La Bête

Ally Kennen (Gallimard Jeunesse, collection Scripto)

Voici un extrait du livre empreintée sur le site Gallimard jeunesse:

«Je lui achète un cochon par mois. Je ne sais pas si ça suffit pour qu'il reste en vie. Il est devenu tellement énorme. Je vais devenir dingue tellement j'ai peur que quelqu'un le découvre. Je l'entends s'agiter dans sa cage. Il a flairé ma présence. J'ai la trouille».

La Bête est un des livres selectionnés pour le prix Carnegie Medal dont j’ai parlé ici, et a été selectionné pour de nombreux autres prix en Angleterre.

C’est l’histoire d’un jeune ado, Stephen, et de son animal familier un peu particulier!

Stephen vit avec une famille d’accueil avec laquelle il se sent bien (à part avec Carol, l’impétueuse ado de service) mais s’apprête à partir car il va bientôt avoir 17 ans et est donc consideré comme “adulte”. Mais son petit animal familier, qui vit à quelques kilomètres de la ferme, dans un reservoir, commence à lui créer beaucoup de problèmes et il voudrait bien s’en débarasser. Mais comment? Et avec l’aide de qui? Il ne peut pas en parler à sa famille d’accueil, il a peu d’amis et ne voit plus sa mère depuis bien longtemps. Finalement Stephen est bien obligé d’en parler à son père, vagabond alcoolique un peu dérangé qui, lui avait offert ce “petit” (à l’époque) animal. Une fois que le père de Stephen s’en mêle, tout tourne alors à la catastrophe.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Ça m’a plu la plupart du temps mais il y a quelques trucs quand même qui m’ont gêné. Par exemple, au début du livre, Stephen nous parle de ce mystérieux monstre dont il est proprietaire. L’auteur crée ainsi une atmosphère assez “effrayante”, ce qui marche très bien. Mais, boum tout d’un coup, c’est comme si elle a decidé qu’elle en a marre du suspense et nous dit tout simplement, “matter-of-factidly” comme on dit en anglais, que c’est un crocodile. Un autre truc qui m’a vraiment hérissé le poil est que pendant toute l’histoire Stephen et Carol ne peuvent pas se supporter et pourtant à la fin, ta-dah, ils deviennent un couple!

Mais bon il y a aussi beaucoup de points positifs. J’aime beaucoup la façon dont on apprend petit à petit des morceaux du passé de Stephen; on sent vraiment qu’il se confie à nous.

Se débarasser de la bête devient un peu une métaphore:  en même temps, Stephen se débarrasse des démons de sa vie antérieure qui le pesent depuis si longtemps. C’est la même chose avec son chien: il le sauve à la fin, et c’est comme un rédemption pour ne pas avoir pu sauver son frère Selby.

Donc voila en gros, couci couca, mais les ados ici ont l’air d’aimer (voir les revues sur le site de la Carnegie Medal )

Ally Kennen vient de sortir Beserk, qui n’est pas un suite mais dont le personage principal est le petit frère de Stephen. Et puis elle est de Bristol, alors bon, faut bien lui donner un coup de pouce quand même!