Je veux vivre
Jenny Downham
Before I Die ..., traduit par Aleth Paluel-Marmont
(Plon Jeunesse)
Tessa a tout juste 16 ans et elle va mourir. Elle le sait, car la leucémie dont elle souffre depuis plusieurs années est désormais incurable. Tiraillée entre la révolte et la peur, Tessa décide qu’avant de mourir, elle veut expérimenter le plus de choses possibles : la drogue, le sexe, la célébrité, faire quelque chose d’illégal … Avec l’aide de sa meilleure amie Zoey (détestable et à laquelle on ne peut pas faire confiance, au début du livre en tout cas, ça change plus tard …) et de ses parents qui ferment les yeux sur ses excès, Tessa commence sa course contre la montre. Mais c’est sans compter sur l’arrivée dans sa vie d’Adam; grâce à lui elle pourra ressentir ce qu’elle ne pensait jamais connaitre avant de mourir : tomber amoureuse.
Etrangement, on ne prend jamais pitié de Tessa. On ressent de la compassion oui, mais surtout beaucoup d’admiration pour ce petit bout de femme. Il n’y a pas d’apitoiement, c’est une histoire qui célèbre la vie, et la volonté de profiter de cette vie au maximum, quand elle nous échappe trop tôt. C’est pour cette raison que j’ai trouve le choix du titre en français très intéressant: Je veux vivre plutôt que Avant que je meurs (Before I die).
A la fin du chapitre neuf, lorsque Tessa apprend que la fin approche plus vite que prévu, elle dit :
“I don’t want t die like this, not before I’ve even lived properly. It seems so clear to me. I feel almost hopeful, which is mad. I want to live before I die”.
Malgré le message positif du livre, la fin (pourtant inévitable) sera sans aucun doute émouvante pour les ados mais elle restera déchirante pour beaucoup d’adultes ; en tout cas, elle l’était pour moi. J’ai dû poser le livre et le laisser. Mes loupiots jouaient autour de moi et je n’avais pas la force de penser à ça, cette peine insurmontable qu’est de voir son enfant mourir. Je l’ai repris plus tard, plus calmement mais une fois le livre fini, j’ai tout de même sangloté presque hystériquement pendant au moins 10 minutes.
Pourtant, la fin n’est pas triste, elle est même très belle ; la façon dont Downham décrit les derniers moments de Tessa est très touchante, et paisible. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser au père de Tessa, et ce qu’il pouvait ressentir. C’est une lecture émouvante, éprouvante, mais qui vaut vraiment le détour (ça m’a d’ailleurs énormément énervé que ce livre ne soit pas sélectionné pour la Carnegie Medal, mais ceci est une autre affaire).
L'avis de Clarabel