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Book'in: bouquine!
27 janvier 2009

La parole de Fergus

511HVHAwN4L__SS500_Siobhan Dowd
Bog Child, traduit par
(Gallimard Jeunesse, collection Scripto)

La parole de Fergus est le troisième roman de Siobhan Dowd (le deuxième, London Eye Mystery, n’a jamais été traduit en français) et le premier de deux romans qui seront publiés posthumément (Solace of the Road sortira en février).

Nous sommes en Irlande du Nord, en 1981 , une période particulièrement noire dans le conflit. Fergus et son oncle Tally passent la frontière entre le nord et le sud pour aller voler de la tourbe qu’ils vendent alors aux gens qui se chauffent avec (ce qui donne aux rues irlandaises une drôle d’odeur d’ailleurs !). Mais alors qu’ils creusent, ils trouvent un cadavre. Ils pensent d’abord qu’il s’agit d’une victime de l’IRA. Mais il s’agit en fait d’une enfant qui est là, conservée par la tourbe, depuis 2000 ans.  Bientôt une archéologue arrive avec sa fille, Cora, dont Fergus s’emmourache, pour étudier le cadavre et Fergus commence à entendre, la nuit, la voix de Mel (c’est ainsi qu’ils l’ont nommé) qui lui raconte son histoire. Grâce à cette voix et aux découvertes de l’autopsie, la surprenante destinée de Mel se révèle.

Mais tout cela n’est qu’une partie de l’histoire. Mel offre un divertissement qui est bienvenu pour Fergus. A la maison, ce n’est pas tout rose. Son frère Joe, un "provo" (membre de l’IRA) est emprisonné à Long Kesh et comme beaucoup de ses camarades choisit de suivre Bobby Sands dans son combat et entame une grève de la faim. Un vieil ami offre d’aider Fergus : il essayera de convaincre Joe d’arrêter sa grève de la faim, si Fergus accepte de passer des "paquets" de l’autre coté de la frontière...

Ce magnifique roman nous offre deux histoires d’amour, de choix moral, et de sacrifice personnel à travers les récits parallèles de Mel et Fergus, mais c’est aussi plein d’humour, et historiquement convaincant. Ces choses que Fergus décrit, c’est mon mari qui pourrait vous les raconter, lui qui avait l’âge des sœurs de Fergus à cette époque.

Mais ce qui reste impressionnant à mon avis, c’est le talent de Siobhan Dowd, ce talent de surprendre le lecteur jusqu'à la toute fin du livre. On pense deviner ce qu’il se passe, comment ça va finir mais non, jusqu’au dernier moment, on est dupe ! Cela rend la lecture particulièrement satisfaisante.

J’aimerai vous en dire tellement plus, mais je ne veux pas gâcher votre plaisir. Si vous n’avez pas encore lu Siobhan Dowd, laissez-vous tenter, ce livre est certes moins "difficile" que Sans un cri, mais tout aussi magnifique.

Si ce livre n’est pas dans le palmarés de la Carnegie Medal en avril, c’est lamentable !

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Commentaires
V
merci pour avoir recommandé ce roman que nous avons lu en famille: mon fils de 12 ans, mon mari et moi. Une merveille!
S
Bonjour,<br /> Fidèle lectrice de votre blog, je me permets de vous laisser ce lien, qui peut-être vous intéressera vous, ou vos lecteurs:<br /> http://www.facebook.com/home.php?ref=logo#/pages/Prix-du-meilleur-roman-pour-la-jeunesse-2009/57989683381?ref=mf<br /> Vous êtes tous les bienvenus à participer.<br /> A bientôt,<br /> RD
L
hum je ne sais pas je l'ai eu entre les mains et la couverture m'a de suite attirée mais j'ai été déçue par la quatrième de couverture! ton billet est tentant je vais tout de même attendre un peu
C
--- Comme Gaëlle ! ---
M
Ils sont tous très différents, donc tout dépend ce que tu aimes. Swift Pure Cry reste mon préféré mais c’ est "harrowing" (je ne sais pas trop comment dire ça en français).
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